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Question pour un champignon

Préambule : ce document a pour vocation d'être un article pédagogique à destination du public qui n'a aucune connaissance sur les champignons. Par conséquent, beaucoup de notions ont été vulgarisées. Que les mycologues et cueilleurs chevronnés veuillent par conséquent me pardonner les simplifications faites. Je me suis lancé le défi dans cet article d'expliquer la mycologie comme si je l'expliquais à un néophyte, en des termes compréhensibles par tout le monde.

Le but de cet article est donc d'expliquer en des termes simples le règne fongique et qui sait, d'éveiller la curiosité et de nouvelles vocations.

 

Question pour un champignon

C'est l'automne. Les arbres se parent de leurs feuilles multicolores, les hommes s'affairent dans les champs aux moissons ou dans les vergers à la récolte des fruits. D'autres hommes sillonnent les forêts avec des paniers pour récolter de surprenants organismes qui symbolisent également l'automne.

Par un tour de passe passe étrange et merveilleux, le rédacteur de cet article a pu s'entretenir en forêt avec un champignon et l'interviewer. Voilà en exclusivité, rien que pour vous, le compte rendu de cet entretien, les réponses aux questions pour un champignon.

Question pour un champignon

Monsieur le champignon, pouvez vous vous présenter à nos lecteurs ?

Ha que c'est une question intéressante pour commencer. Vous savez, si on demande aux gens de me définir, hé bien ce n'est pas gagné. Certains m'associent aux mycoses, d'autres me traitent de parasites, d'autres encore me voient dans une casserole et enfin certains ont peur de moi.

Mais vous savez, je ne veux rien à personne, je laisse les gens tranquilles. Me définir n'est pas facile et pendant longtemps vos semblables ne savaient pas dans quelle case me mettre. Ce sont les botanistes qui se sont d'abord intéressés à moi. Ils pensaient que j'étais une plante. On ne vas pas les critiquer n'est ce pas. On faisait avec les moyens du bord et les connaissances de l'époque. Donc on pensait que j'étais une plante, certes une plante particulière mais j'éveillais quand même pas mal de questions avec ma forme surprenante et aussi que j'apparaissais subitement qu'à certaines périodes de l'année.

Ce n'est qu'à la fin du siècle dernier qu'on a commencé à y voir plus clair à mon sujet. On s'est aperçu que je ne suis pas une plante. Vous avez déjà observé une plante je pense. Elle est verte et c'est grâce à une molécule, la chlorophylle. Cette molécule permet à la plante de fabriquer sa nourriture, en association avec le soleil. C'est ce qu'on appelle la photosynthèse.

Fabriquer ma nourriture comme les plantes, je ne sais pas faire. C'est pour ça qu'on ne peut pas me qualifier de végétal. Comme vous les animaux, il faut que je trouve ma nourriture dans l'environnement. Vous les hommes vous avalez votre nourriture puis la digérez à l'intérieur. Moi c'est l'inverse et c'est pour ça que je ne suis pas un animal non plus. Je digère ma nourriture à l'extérieur puis je l'absorbe, vous c'est l'inverse.

Mais je suis quand même plus proche des animaux que des végétaux. J'ai dans mes cellules la même substance qui donne sa dureté à la carapace des insectes, la chitine.

En résumé, je ne suis ni une plante, ni un animal, mais simplement un champignon.

Filaments de mycélium

Filaments de mycélium

Monsieur le champignon, ce qui surprend de prime abord est qu'on ne vous trouve qu'à l'automne. Mais où êtes vous le reste de l'année ?

En réalité je suis là toute l'année, juste sous vos pieds, mais vous ne me voyez pas. Je vis en fait sous forme de longs filaments dans le sol ou dans le bois. C'est ce que vous appelez le mycélium. Sur 1 cm3 de terre, mon filament peut atteindre jusqu'à 1 km. Ces filaments sont bien pratiques pour explorer le sol dans toutes ses directions et donc trouver ma nourriture. Certains de mes semblables peuvent atteindre des kilomètres et des kilomètres.

Et prêtez bien attention, les autres saisons vous pouvez m'observer également, sur du bois pourri par exemple ou sur des arbres malades.

En fait, je suis quelqu'un de discret et beaucoup de mes semblables ne se montrent qu'à certains moments de l'année.

Question pour un champignon

Mais alors, pourquoi on ne peut vous voir qu'à certains moments de l'année ?

Comme tout être vivant, on se reproduit, on fait des bébés champignons. Ce que vous voyez sortir du sol est notre organe de reproduction qui porte les graines. En fait le terme de graine n'est pas tout à fait juste car on réserve ce mot aux plantes. Chez nous  on appelle ça des spores qui vont germer ensuite pour donner un nouveau filament car vous le savez maintenant, on vit sous forme de filaments.

Vous savez, c'est pas facile pour nous qui vivons dans le sol ou le bois pour réussir à disperser nos spores. Il faut absolument qu'on puisse quitter le sol ou le bois pour pouvoir les disperser. Bon, certains d'entre nous comme les truffes ont trouvé la stratégie de rester dans le sol et de se faire croquer par les animaux qui vont emmener leurs spores ailleurs mais ce n'est pas le cas de tous. C'est pour ça qu'on fabrique cette structure que vous voyez actuellement et qu'on appelle un carpophore. Pour prendre de la hauteur, s'arracher hors du sol et ainsi disperser nos spores.

Pour vous les hommes, notre structure est bien plus basique. Vous n'y voyez qu'un aliment bon à mettre dans la casserole, ce que vous appelez vulgairement un champignon, mais pour nous c'est ce qui permet de nous disséminer. Vous nous réduisez donc à notre seule structure reproductrice, en oubliant que l'essentiel de notre organisme est sous vos pieds.

Sachez aussi qu'on ne fabrique pas cette structure tout au long de l'année. De l'humidité et de la fraîcheur (pas trop froid non plus) et on s'y met. Et là en général vous vous intéressez à nous.

Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon

Mais alors, on vous fait mal si on vous enlève de terre ?

Rassurez vous. On vit sous forme de filaments dans le sol et on s'étend très loin comme je vous l'ai dit. Que vous m'arrachiez du sol ou vous me coupiez, ça n'a aucune importance pour moi. Ça ne m'empêchera pas de vivre. Mes filaments en théorie peuvent vivre indéfiniment, tant qu'il y a de la nourriture dans le sol à explorer, contrairement à ma face émergée dont la durée de vie est éphémère, le temps de fabriquer mes spores et les disperser. Dans la pratique, mon mycélium vit des dizaines d'années dans le sol car il y a du monde dans le sol et chacun de mes congénères défend chèrement son espace.

Vous pouvez donc me cueillir sans craintes, je reviendrais l'année prochaine, pas forcément au même endroit car mes filaments se déplacent.. Mais ce n'est pas une raison non plus pour piller la forêt. Par contre, piétiner le sol, retourner le sol, pulvériser vos produits aux noms imprononçables, ça me fait beaucoup de mal.

Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon

De quoi vous nourrissez vous ?

Comme vous le savez maintenant, on vit sous forme de filaments et on doit chercher notre nourriture. Comme nos filaments sont tout petits, ça nous permet d'explorer des endroits dans le sol que les plantes par exemple ne peuvent pas atteindre avec leurs racines. N'oubliez pas aussi qu'on digère d'abord la nourriture à l'extérieur pour l'absorber ensuite. Certains d'entre nous se nourrissent du bois, d'autres des feuilles, des branches mortes. En fait on est des décomposeurs. On recycle la matière des plantes ou des animaux et ça donnera de la nourriture pour les plantes. C'est un cycle car rien ne se perd.

On a plusieurs façons de trouver notre nourriture et c'est là aussi qu'on est différents entre nous.

Il y a ceux :

- qui se nourrissent sur des être vivants : les parasites ;

- ceux qui se nourrissent sur des êtres morts, les, saprotrophes ;

- et enfin ceux qui ont décidés de s'associer avec les arbres, les mycorhiziens.

Sachez que certains de nos membres peuvent être d'abord des parasites puis des saprotrophes, etc. Les cases ne sont pas aussi cloisonnées qu'il n'y paraît.

Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon

S'associer avec les arbres ?

Oui, certains d'entre nous s'associent avec les arbres au niveau des racines. En fait, c'est une coopération dans les deux sens : l'arbre nous nourrit grâce à la photosynthèse tandis que nous on explore le sol pour lui trouver de l'eau, des minéraux et d'autres substances importantes pour qu'il puisse pousser. Nos filaments sont plus efficaces pour explorer le sol que les racines. On est même aussi là pour le protéger de l'attaque d'autres prédateurs. Beaucoup des miens vivent en association avec les racines des arbres, c'est beaucoup de ceux que vous ne voyez qu'à l'automne et que vous appelez bolets, russules, lactaires etc.

D'autres champignons ont décidé de vivre avec une algue microscopique ou une bactérie, c'est ce que vous appelez un lichen.

En fait, on sait aussi s'associer car ensemble on est plus fort. Près de 95 % des plantes vivent avec nous. Certains vivent dans la racine, autour de la racine et d'autres même dans toute la plante. On a une très longue histoire commune avec les plantes qui remonte il y a très longtemps, quand les plantes ont commencé à coloniser la surface de la terre. C'était grâce à nous.

Retenez donc que sans nous, vous n'auriez pas de si beaux arbres, de si belles forêts.

Question pour un champignon

Vous semblez si différents les uns des autres. Comment on peut vous identifier ?

Encore une bonne question qui taraude les cueilleurs. Mal nous identifier et au lieu du régal, c'est souvent l'hôpital. Pourtant avec un peu de méthode et de la rigueur on arrive à être moins mystérieux.

D'abord arrêtez de nous comparer avec des photos dans les livres. On peut être tellement différents, même entre nous de la même espèce, selon notre âge, l'endroit où on pousse, etc.

Souvenez vous que ce que vous voyez est notre organe pour disséminer nos spores. Chez certains, ces spores se forment dans des structures (qu'on appelle l'hyménophore) qui peuvent être des lames, des tubes, des aiguillons, des plis, ou même des surfaces complètement plates. Mes amis les bolets, les cèpes, ont des tubes, les girolles des plis, le pied de mouton des picots etc. C'est déjà le premier point à observer.
 

 

Différentes structures pour élaborer les spores : lames, plis, picots, tubes, lisses, pores
Différentes structures pour élaborer les spores : lames, plis, picots, tubes, lisses, pores
Différentes structures pour élaborer les spores : lames, plis, picots, tubes, lisses, pores
Différentes structures pour élaborer les spores : lames, plis, picots, tubes, lisses, pores
Différentes structures pour élaborer les spores : lames, plis, picots, tubes, lisses, pores
Différentes structures pour élaborer les spores : lames, plis, picots, tubes, lisses, pores

Différentes structures pour élaborer les spores : lames, plis, picots, tubes, lisses, pores

C'est vrai que les champignons à lames se ressemblent tous mais prêtez attention à quelques détails fondamentaux. Si vous regardez les lames des lépiotes, agarics, amanites et plutées, les lames ne touchent pas le pied, tandis que chez d'autres elles touchent le pied comme chez les russules, cortinaires, etc. Quand elles touchent le pied, les lames arrivent-elles à angle droit (lames adnées), font-elles avant une courbe (lames échancrées) ou descendent-elles le long du pied (lames décurrentes) ? C'est vrai que c'est pas toujours facile à évaluer. Dans ce cas, coupez moi en longueur et regardez comment les lames arrivent sur mon pied.

Donc pour m'identifier, il faut me retourner. Ça ne me fait pas mal, je vous l'ai expliqué mais si vous oubliez de le faire, ça risque de vous faire mal à vous.

Lames libres comme chez les agarics, lépiotes, plutées et amanites
Lames libres comme chez les agarics, lépiotes, plutées et amanites

Lames libres comme chez les agarics, lépiotes, plutées et amanites

Lames qui touchent le pied mais pas à angle droit : lames échancrées comme chez ce cortinaire ou ce tricholomeLames qui touchent le pied mais pas à angle droit : lames échancrées comme chez ce cortinaire ou ce tricholome

Lames qui touchent le pied mais pas à angle droit : lames échancrées comme chez ce cortinaire ou ce tricholome

Lames qui touchent le pied à angle droit (adnées)

Lames qui touchent le pied à angle droit (adnées)

Lames qui descendent le long du pied : décurrentes

Lames qui descendent le long du pied : décurrentes

Regardez ensuite mes habits. En fait je ne devrais pas dire habits mais plutôt ce qu'il en reste. En effet, jeunes, certains d'entre nous sont enveloppés dans une membrane (le voile général), tout comme nos lames (le voile partiel). Certains d'entre nous ont différentes façons de grandir et donc déchirent de différentes façons ces habits. Les reliques de ces habits sont des éléments importants pour nous déterminer.

Est ce que j'ai des mèches sur le chapeau, des flocons, des écailles ? Pareil pour mon pied, est ce que j'ai un anneau, des restes de voiles, des mèches ? Est ce que mon pied est dur ou mou ? Est ce qu'il se casse facilement ? Pensez surtout aussi à regarder la partie de mon pied qui est dans la terre. Est-ce qu'il a sac (une volve), un bulbe ? C'est pour vous dire aussi qu'il faut absolument arracher et pas couper mon pied si on cherche à me connaître. Comment vous voulez voir une volve si vous coupez le pied ? Certains de mes amis qui ont une volve peuvent vous envoyer au cimetière. Il faut aussi me sentir, regarder où je pousse. En bref, si vous voulez m'identifier correctement, triturez moi.

Volve à la base du pied comme chez les amanites
Volve à la base du pied comme chez les amanites

Volve à la base du pied comme chez les amanites

Bulbe à la base du pied

Bulbe à la base du pied

Rhizomorphes à la base du pied

Rhizomorphes à la base du pied

Flocons sur le chapeau

Flocons sur le chapeau

Ecailles sur le pied et le chapeau

Ecailles sur le pied et le chapeau

Cortine sur le pied, comme chez ce cortinaire

Cortine sur le pied, comme chez ce cortinaire

Différents types d'anneaux
Différents types d'anneaux
Différents types d'anneaux

Différents types d'anneaux

La couleur de nos spores est un indice tout aussi précieux que l'insertion de nos lames pour nous identifier. Pour voir cette couleur (la sporée), ce n'est pas difficile. Enlevez mon pied et posez le chapeau sur une feuille blanche, lames tournées vers le papier, puis recouvrez d'un verre. Au bout de quelques heures, vous verrez ma couleur sur le papier.

Quand on a un œil exercé, on peut voir cette couleur sans faire de sporée mais ce n'est pas systématique. La couleur des lames n'est pas forcément la même que la couleur des spores.

Pour simplifier :

- si les lames ne touchent pas le pied :

  - sporée blanche, avec volve et/ou flocons sur le chapeau : amanite. Sans volve, lépiote

  - sporée noire : agaric et psathyrelle

  - sporée rose : plutée

- si les lames touchent le pied :

  - sporée blanche : tricholome

  - sporée brune : cortinaire

  - sporée rose : entolome

Vous voyez, quand on a un champignon devant les yeux, il faut se poser des questions dans un ordre précis et pas comparer avec des photos. C'est une affaire de méthodologie avant tout.

Mais la première fois, il est plus prudent que ce soit quelqu'un d'expérimenté qui me présente ou alors vous me montrez à un pharmacien qui me connaît. N'hésitez pas aussi à faire des sorties accompagnés et/ou de pousser la porte d'une association mycologique. Là bas vous rencontrerez des personnages étranges appelés les mycologues. Ils nous étudient et partagent avec plaisir leurs connaissances de passionnés.

Réalisation d'une sporée
Réalisation d'une sporéeRéalisation d'une sporée

Réalisation d'une sporée

Différentes couleurs de sporées

Différentes couleurs de sporées

Quels conseils pouvez vous donner à nos lecteurs qui souhaitent débuter la cueillette ?

La patience, la prudence et la curiosité. Ne cherchez pas à brûler les étapes. Vous avez vu qu'on peut être très variables. Donc essayer de nous identifier avec de simples photos est vain et dangereux. Surtout que ce que vous pensez être un caractère déterminant (la couleur par exemple) souvent n'a aucun intérêt pour nous identifier.

Ne restez pas seul mais allez en forêt avec un connaisseur ou allez frapper à la porte d'une association mycologique mais surtout, je le répète, ne restez pas seul. Faites vous expliquer la méthodologie et les bonnes questions à se poser. Identifier, c'est se poser des questions dans un certain ordre, acquérir une méthodologie et ça demande du temps, de nombreuses années avant d'acquérir une certaine assurance.

Faites aussi attention où vous nous ramassez. On est des éponges à métaux lourds et autres polluants. Bien qu'on puisse être délicieux, vous pouvez vous intoxiquer.

Pensez aussi à nous déposer dans un panier, c'est plus confortable pour nous pour le transport. Dans un sachet on étouffe et on peut vous rendre malade ensuite.

Laissez tranquille nos membres trop jeunes. Ils n'ont pas encore fini de se développer et à ce stade peuvent ressembler à d'autres spécimens plus dangereux. Laissez également tranquille nos vieillards. Ils ne sont plus appétissants, peuvent vous intoxiquer et enfin peuvent perdre des éléments essentiels pour l'identification.

Gardez à l'esprit que seulement une dizaine d'entre nous sont bons à manger. D'autres effectivement ne vous empoisonneront pas mais ne sont pas bons à manger non plus. Est ce que ça vaut la peine de risquer sa vie pour quelque chose qui n'est pas goûteux à manger ? Risquer sa vie à cause d'un champignon douteux n'en vaut pas la peine. Donc dans votre panier je ne veux voir que des congénères que vous savez identifier sans aucun doute et en bon état.

Commencez par ramasser ce que vous connaissez parfaitement puis petit à petit, notre monde vous deviendra moins mystérieux. Mais restez avant tout humble car les connaissances évoluent beaucoup à notre sujet. Fuyez celui qui vous dit qu'il me cueille depuis 30 ans et qu'il me connaît par cœur. Quand on m'aime, on se tient au courant des dernières informations sur mon compte.

Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon

Monsieur le champignon, que voulez vous encore nous dire pour conclure ?

Il y aurait encore beaucoup à dire sur moi et mes congénères. On est près de 35 000 espèces en France et plusieurs millions dans le monde.

S'il y a des gens qui s'empoisonnent en nous mangeant, ce n'est pas de notre faute. On n'a pas ces toxines en nous pour vos beaux yeux mais certaines sont là pour nous défendre des attaques des insectes. Si vous êtes prudents, si vous ne mettez pas n'importe quoi en bouche, on ne fait aucun mal. Soyez un cueilleur responsable.

Il faut vous imaginer que sans nous, vous n'auriez pas certains fromages, du pain, de la bière et bien d'autres aliments. En effet, là vous interviewez un champignon de la forêt mais il y a tellement d'autres champignons qu'on ne voit pas. Ces champignons certes ne fabriquent pas des structures aussi élaborées que nous pour disperser leurs spores mais néanmoins ils en fabriquent aussi et les dispersent.

On est vraiment une minorité parmi tout les champignons existant. En forêt, dans les prés, dans l'eau et même dans vos intestins, on est partout, discrets mais tellement importants.

Sans nous aussi, les arbres s'étoufferaient sous les feuilles mortes et branches. On est là pour décomposer.

Si vous ne nous ramassez pas, ne nous cassez pas. On sert également de nourriture à de nombreux animaux et on sert de maison à de nombreux insectes.

Question pour un champignon
Question pour un champignon

Je voulais aussi vous dire que certains parmi nous sont menacés de disparition. Avant de nous respecter, respectez d'abord notre environnement. Si on disparaît, c'est votre propre existence qui est menacée. On n'est pas là à votre service. On a vécu avant vous et on vivra encore après vous.

Bref, vous l'avez compris, on est des acteurs fondamentaux de l'environnement et sans nous il n'y aurait pas de forêt, pas de beaux arbres, pas de belles promenades automnales. Et même si votre panier est vide, votre tête et votre cœur seront quand même remplis de belles images et de belles rencontres.

Question pour un champignon

Pour aller plus loin, le champignon vous recommande ces ouvrages indispensables pour encore mieux le connaître.

Question pour un champignon
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Question pour un champignon
Question pour un champignon
Question pour un champignon
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